« Le pire est toujours ailleurs »
Il y a ceux qui recherchent les moyens d’exciter le pathos et la curiosité malsaine, d’autres qui opinent du chef en affichant sans vergogne une contradiction totale entre discours et actes.
Les mots se vident de sens et l’histoire est remaniée, réécrite, à la botte de politiciens en mal de promesses non tenues et d’une foule qui boit par avance les nouveaux mensonges en vogue.
Des millions de gens sont morts, massacrés au nom de rien d’autre que l’aboutissement d’une effroyable logique de manigances de pouvoir, poussées à l’extrême., y compris dans les stades de foot !
Ces mêmes manigances sont à l’œuvre, ici et là, les bourreaux et les victimes échangeant parfois presque leurs rôles, dans un ballet qui range le monstrueux au rayon des clopinettes.
Kosovo, Gaza, Liban, Birmanie, Tizi Ouzou, les enfants d’Ysieux et le Vel d’Hiv, et ces salauds qui meurent dans leur lit, au Chili et en France, en Espagne, en Italie, et ailleurs.
Au milieu de tout cela, pour tenter de marquer les titres des journaux et regagner sa place chez les chroniqueurs moins à la botte depuis que les sondages s’effondrent, le politicien plein aux as continue de faire n’importe quoi. Et le faux benêt à la tête du parti de Blum…opine du chef.
Mais « le pire est toujours ailleurs », c’est « bien connu », comme on nous répète sans cesse sur les chaînes et les médias.
Cela étant, même si c’est vrai, on peut être sûr d’avoir les journalistes (en grande majorité) les plus carpettes du monde, de vraies soles meunières, que l’on croirait formés exclusivement chez Saint Maclou ! Par chance il en reste quelques poignées qui font encore leur travail, pendant que leurs confrères et sœurs dissèquent le ton et la couleur des dernières chemises de machin ou les regards de machine. Pitoyable bande de souffleurs qui ne font qu’ânonner des textes inspirés par les services de communication des puissants.
Mais comme la masse d’entre nous a peur que « l’ailleurs soit toujours pire », on se serre sous la couette, en espérant que cela passe, loin, chez le voisin.
« Lorsque Ils sont venus me prendre, il n’y avait plus personne pour protester. Ils les avaient déjà raflés, et je n’avais rien dit ».
Une pierre à la main, une plume dans l’autre, l’enfant regardait le géant étonné par son audace. Dédaignant cette vermine ridicule, il ne vit pas le piège tendu, la pierre l’aveuglant, la plume recrutant sans cesse d’autres lanceurs de pierres. Enterré sous un amas de graviers il devint une simple colline sur laquelle seules des ronces daignaient pousser et les lapins faire leurs crottes.