LE FABRICAUTEUR Ici habite un marchand d'histoires entre images et mots

LES MOTS

Vous les mots sans échos, restez au creux des pages et ne tapissez plus les trottoirs de nos villes !
Reprenez vos galons et vos polices fines, repassez ces vieux plis qui vous fripent la peau, chargez vous d’encre un peu, et de vie et de joies, d’insolences superbes et de malices tendres.
Policés et cadrés, galonnés des syntaxes de bois communs, osez l’exotique et la forme exquise de la surprise, le copeau unique qui étonne un rabot !
Alors peut-être un jour au détours d’une fille, vous verrez dans ses yeux briller des lunes fines, des galaxies brumeuses et des silences tièdes, des mains qui se contractent sur un corps invisible. L’épaisseur retrouvée ne sera pas pesante et vous irez gaiement repeindre le ciel bleu, les murs multicolores au lieu de ces grisailles qui vexent les corbeaux, les sots et les avares.
Imprimés sans envies, listes interminables, alignements stupides de coquilles stériles vous aurez un beau jour le goût salé aux lèvres d’une passante frêle qui regarde la mer. Vous saurez du bonheur la première ficelle et n’aurez plus jamais l’envie de vous répandre, mais celle de lui plaire, de laisser sur sa peau des cartes et des énigmes, des images bien chaudes pour les soirées fraîchies.Lettres engaillardies qui bomberont le torse et toutes majuscules retiendront les vents d’ouest, les transcrivant sans peine en mélodies secrètes que vous lui tracerez sur des portées de sucres. L’odeur de ses cheveux sur ses tempes en sueur suffiront à repeindre la vie et puis le monde, les rochers, les forêts, les villes et les oiseaux.

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