Reçu aujourd’hui, ce récit de rêve ou de flânerie dans les comptes des années de trop. On voudrait toujours se réveiller et sentir sous sa peau le coeur d’une nouvelle vie qui bat.
« Je me revois assise sur les marches de la terrasse au soleil. Ce doit être le printemps, le cerisier s’est parée de sa robe de mariée en attendant l’heure de donner ses fruits à la belle saison. Des ombres tout en couleur me reviennent avec elles des caresses, des douceurs, de franches rigolades. De la musique ressurgie en moi avec ce vieux magnéto dans lequel passaient des cassettes des clash, B52′s, The Doors, Rondo Veneziano, ZZ top, Charlélie Couture, Dead can dance et bien d’autres encore.
Des destins croisés au seuil de mes pas, emportés par le hasard de la vie, de leur propre vie et d’autres tout bonnement disparus. Ceux d’aujourd’hui, tout cela emmêlés comme de la paille avec au milieu quelques aiguilles à coudre. Souvenirs de créations faites au chuchotement d’oreilles, les cris franchement échappés avant parfois de se quitter. Zoom sur mon présent qui me joue des tours d’acrobatie avec ce visage disparu par trop de présent, d’attente et de rien. Ce visage retrouvé au détour d’une forêt moderne qui s’érige entre deux gondoles d’un supermarché, n’a pas changé.Malgré l’absence et ces mots qui semblent avoir oublié le trait de silence d’un temps d’éloignement contrôlé, peut-être. Tout me revient comme un boomerang intact et pourtant bouleverseur. Dans les méandres de mes souvenirs je me rapproche. Un autre personnage joue au jeune premier insaisissable, promettant toujours plus vite des retrouvailles qui s’éloignent. Il est lutteur, boxeur, un peu artiste. Continuellement appelé sur un quelconque ring moderne contre des adversaires féroces. Homme de peu, agent secret, de ses mots sortent des armes ripostant inlassablement à l’orage qui menace. Parfois il m’arrive de lui demander de déposer quelques mots au seuil de ma porte pour me donner l’impression d’une épaisseur mais il mène son bateau sur une mer agité tenant le cap d’une main ferme. Je ne semble qu’une mare au canard qui ne peut accueillir l’ancre de son bateau, une infime poussière que le vent chasse au gré des nuages. »
CM
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