Débusquer aux six coins du vent les rythmes de cœurs fous, gratter du bout de l’ongle le givre délicat, écouter sans dormir les voix qui se répondent, partir le nez en l’air pour chercher des couleurs.
Remettre un vieil habit le tendre sur le dos, vérifier que les poches tombent bien sous la main, repenser à ces mains qui se glissaient parfois pour mieux maintenir chaud tendresses et bouts de doigts.
La craie reste visible sur fond sale d’un mur et le message éteint garde ses saveurs folles, lorsque gamins pressés nous dessinions d’un cri des théâtres immenses et des soleils brûlants.
Les mots sont sous les pierres et chacun s’y tient prêt. Ils serviront baisers, ou bien fronde ou murmures, en bondissant sur l’eau en ricochets félins courant si vite encore que les martins pêcheurs les regardent passer.Il y a bien à faire pour une année entière, des rires à pouffer, des larmes à couler, des cris et des refus, des envies et des traces, de mains à bouts de bras à laisser disponibles.
Il y aura aussi le temps des fusils, des haines et des grimaces, des rejets avinés de foules bien nourries de paroles immondes, de promesses de dieux qui n’ont pas d’autre excuse que de ne pas exister ailleurs que dans la folie de pouvoir de certains et la recherche de soumissions béates de beaucoup.
La mémoire n’est pas de mode en ces temps de slogans « pragmatiques ».
Etrangers, immigrés, ne nous laissez pas seuls avec ces démagogues et leurs auditoires conditionnés !
En 2016, ne laissons pas s’éteindre les braises de la vie qui court sous nos pas.
Et retournons les images contre ceux qui les utilisent pour tromper le monde entier.