La foule s’ébroue, se reconnait s’enflamme dans un mouvement chaud qui n’offre que du mou. Tout semble s’enrouler au rythme des bannières, des cris hurlés sans cesse et repris éraillés par des visages heureux de découvrir la joie ?
Et quelle est cette joie au moment où s’éteint la vie d’un prisonnier que Poutine assassine, pour délit d’opinion que Jupiter ignore en convulsant au stade. On a gagné!…
« Sentsov se meurt, Poutine et Macron regardent ailleurs… » (Médiapart)
Détourner les regards, faire la lumière sur un fait qui cache le reste, « organiser » la valse des ressentis et des passions. Les médias sont des acteurs redoutables de cette frasque permanente : on déballe, on grossit, on fait mousser et en fait on trie et on dissimule.
La coupe du Monde en Argentine ? On torturait sous Videla à quelques encablures du stade où les « bleus » jouaient. Peu de monde a dénoncé ce cirque sanglant, à part un peu Dominique ROCHETEAU ou Joël BATS, deux joueurs de l’équipe française.
Il n’y a que la mémoire qui permet de ne pas sombrer dans les illusions pas comiques du tout d’une société festive qui construirait un « nous » merveilleux à chaque coupe gagnée.
Coca Cola et les autres sont les seuls gagnants de ce Mondial. L’Egalité, la Fraternité, la Liberté, « slogan commode » (surtout lorsqu’on organise le contraire) étaient absentes de cette géniale et monstrueuse pitrerie qui a créé de l’enthousiasme pour des millions de gens, au même titre que la prise de certains produits à base de cocaïne peuvent créer une énergie fabuleuse.
Mais les fables sont comme des soufflés au fromage… elle sont vite des cadavres oubliés. Et cela repart pour une autre croisade de l’oubli et du brouillage.
Et c’est tellement bon qu’on ne s’en lasse pas.
La passion humaine pour sa propre maltraitance est une constante étonnante. Allez les Bleus ? Non aux bleus des coups, des morts tout bleus noyés en Méditerranée ou bleuis par le blast des explosions en Syrie et ailleurs.
Allez les verts, allez les rouges, allez les verres de rouge !