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Macron, la carpe, le lapin : la confusion du rhétoriqueur

Les ruines sont prêtes ! Dans les discours et sur les toits!

Excellent texte diffusé sur Fesses de Bouc par  « Ian Manook Perso »

Allez sur sa page il y a plein de bonnes choses et même du champagne rosé…!
27 janvier 2020, 18:20

LE PRÉSIDENT ET LA DICTATURE

Monsieur le président, vous vous êtes moqué, avec suffisance toujours et fausse indignation encore, de l’ignorance du petit peuple de ce que serait une dictature. Comme vous êtes trop jeune pour en avoir connu, et que vos cours de théâtre et de finance n’ont pas dû vous apporter beaucoup d’éclairage sur ce sujet, laissez-moi vous expliquer, puisque j’ai l’âge d’avoir connu la RDA, la Yougoslavie, Roumanie de Ceausescu, l’Espagne franquiste, la Grèce des Colonels, l’Argentine, le Brésil et le Chili des années soixante-dix…), à quoi ressemble une dictature

.
Tout d’abord vous faites volontairement la confusion, que font d’ailleurs tous ceux qui veulent s’y essayer, entre la dictature et le putsch ou le coup d’État. La dictature, Monsieur le président, c’est un résultat. Le putsch, ce n’est qu’un moyen parmi d’autres d’y parvenir. Et parmi les autres moyens, le plus fréquent, c’est justement le dévoiement du processus démocratie. Une dictature, c’est en fait le résultat d’un régime politique dans lequel une personne ou un groupe de personnes exercent tous les pouvoirs de façon absolue. Avec cette précision que l’absence de limite à ces pouvoirs est constitué par la neutralisation des contre-pouvoirs. Les médias (qui appartiennent par exemple presque tous aux amis du président), le parlement (aux mains d’un parti de godillots se comportant comme un parti unique), la police (à la tête de laquelle on place par exemple un ex-voyou, dans la plus pure des traditions dictatoriales), la justice (expéditive et sévère contre le peuple, lente et indulgente pour la police, complice et permissive avec les fraudeurs fiscaux) etc. etc.

À titre d’exemples, voici quelques éléments constitutifs d’un régime dérivant, volontairement, vers la dictature.
-Un gouvernement constitué de copains et de coquins, issus de la même classe, enrichis des mêmes affaires, et millionnaires de préférence.
-une porte-parole se comportant en ministre de la propagande et qui ne craint pas d’affirmer qu’elle ment au peuple et aux journalistes quand c’est dans l’intérêt de son président.
-Un personnel politique qui affiche sa corruption sans en être jamais puni, comme une ministre de la justice fraudeuse du fisc, la moitié d’un gouvernement sous enquêtes judiciaires, un président de l’assemblée mis en examen mais confirmé à son poste, une ministre de la santé en conflit d’intérêts par la nomination de son conjoint, etc.
-Un mépris pour le parlement réduit à une chambre d’enregistrement, avec des lois importantes votées en catimini la nuit, ou des articles de loi dont la modification n’est pas signalée, ou des comptages de votes à main levée sans même lever la tête, ou des lois de principe avec des décrets d’application laissés à la seule appréciation du gouvernement.
-La militarisation de la police et le dévoiement de sa mission en milice d’état chargée de répandre la peur, dans le but évident et revendiqué de décourager l’expression populaire en tentant d’imposer l’ordre par la terreur.
- L’infiltration des milieux contestataires par des policiers en civil casseurs et provocateurs, là encore, un grand classique des dictatures, et les autoriser à agir sans identification, armés et le visage masqué, comme aux pires heures des Ford Falcon en Argentine par exemple.
-L’impunité des policiers en général, quels que soient les actes illégitimes et illégaux auxquels ils se livrent, et dont les poursuites sont décidées de fait par un organisme dont l’autorité est nommée par le ministre de la police et qui,sur 380 dossiers impliquant des éborgnements, des amputations, des comas et des morts, n’a abouti qu’à 2 condamnations avec sursis sans sanction disciplinaire.
-La destruction législative de tous les domaines de solidarité et de tous les acquis sociaux au profit de mandataires privés tous issus du cercle d’initiés du président. Tout comme, de façon plus générale, la vente à l’encan du patrimoine collectif national au privé.
-La paupérisation d’un peuple dont on espère, contraint à survivre avec des moyens toujours plus réduits, qu’il n’aura plus le temps ou l’énergie de contester.
-Des dispenses d’impôts, des faveurs fiscales et des cadeaux financiers aux industriels et aux banques qui ont financé en secret et en toute illégalité la campagne du président et vis-à-vis desquels il se comporte aujourd’hui en obligé.
-L’insolence, le mépris, la morgue, la moquerie d’un président pour toute forme de débat et de contestation au nom d’une supériorité intellectuelle auto proclamée.
-L’asservissement des tribunaux qui, de toute évidence, obéissent aux ordres sans précédent d’un ministère poussant à une véritable répression judiciaire tous azimuts alors qu’il ferme les yeux sur 100 milliards de fraude fiscale et plusieurs centaines de dossiers de violences policières.
-Des lois cherchant à museler les lanceurs d’alerte et les journalistes, comme celles sur le secret des affaires et les fake news. Qui cherchent à imposer la reconnaissance faciale, et autorise la police à exiger l’interdiction, et la suppression de tout contenu sur les réseaux sociaux, de sa propre initiative, sans autorisation ni contrôle judiciaire, et de façon immédiate et sans recours.
-La création d’officines policières ou militaires obscures pour surveiller certains milieux contestataires, notamment les lanceurs d’alerte sur la condition animale, et les actions judiciaires d’intimidation contre les journalistes et les membres de l’opposition.
-Des lois anti terroristes dévoyées pour permettre à la police d’arrêter, par anticipation, plusieurs heures à l’avance et à n’importe quelle distance d’une manifestation pourtant autorisée, toute personne dont les policiers seuls décideront qu’elle est « susceptible » de rejoindre cette manifestation avec la volonté « éventuelle » et participer à une action qui « pourrait » être violente, ce qui, en d’autres termes s’appelle une arrestation arbitraire.

Voilà, Monsieur notre trop jeune président inculte, quelques-uns des éléments constitutifs d’un régime qui construit, pierre à pierre, sa propre dictature sans putsch ni coup d’État. Bien sûr cette liste est loin d’être exhaustive, et je laisse avec plaisir les internautes y ajouter, secteur par secteur, lutte par lutte, profession par profession (Enseignants, hospitaliers, pompiers, …) tous les autres éléments qu’ils considéreront, eux aussi , comme constitutifs de l’état autoritaire que vous avez construit et de l’état totalitaire que vous préparez, et dont le résultat Monsieur le président, ne sera bientôt plus qu’une dictature à la Orwell. Dont je vous recommande d’ailleurs la lecture.

Pour votre culture. Ne serait-ce que pour apprendre, enfin, ce qu’est une dictature de nos jours.

La démocratie en lambeaux France 2020

La démocratie en lambeaux France 2020

concert de Klaxon à Cognac 2019 partition du chef !

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