LE FABRICAUTEUR Ici habite un marchand d'histoires entre images et mots

Les mots qui glissent, l’Avent qui tousse, le diable qui rôde

Le diable est dans les détails est-il commun de dire.

Le diable des glissements vers l’oubli et l’amnésie sélective est d’une discrétion et d’une efficacité sans nom.

Les gens qui meurent dans des barcasses pourries en Méditerranée et au large de Calais sont des « clandestins », des « illégaux », des coupables d’enfreindre les lois et règles.Il ne s’agit pas de les prendre en charge mais de « réguler » et de « bloquer » ces « flux irréguliers » et dresser des barrières à ces situations humaines que le langage, en constante « migration sémantique et formelle » repousse dans l’anonymat et la déshumanisation.

Les discours, officiels et autres, ne concernent que les passeurs, ces crapules qui vivent et indirectement envoient à la mort de pauvres gens en fuites éperdues. Ces discours tentent de résumer la question de ces mouvements de migration forcés par la misère, la guerre, les oppressions multiples, à des « trafics d’êtres humains ». Au passage, les terminologies sécuritaires parlent de ces « passeurs » et de « ces groupes » qui facilitent la circulation et l’accueil de « personnes en séjour illégal » en France. L’amalgame entre les associations caritatives y compris religieuses et les trafiquant est avancée, dans le langage technocratique, policier, judiciaire, repris à l’envi par les perroquets d’une majorité de médias et journaux, autour de cette formule extraordinaire « personnes n’ayant pas vocation à rester en France ». Dan les hautes Alpes près de la vallée de La Roya des mineurs sont ainsi illégalement expulsés en douce par la police des frontières avec un procureur qui ne semblerait pas être excessivement tatillon sur les procédures, si l’on en croit les gens d’Emmaus ROYA qui les accueillent ou les récupèrent dans le froid, comme il y a quelques jours. « La patrie des Droits de l’Homme, héritière du Siècle des Lumières » a de sérieux problèmes, de droit, de parjure et de lumière vis à vis de ses prétentions affichées dans les auto-proclamations de l’Etat et de ses représentants. L’illégalité concrète et chroniques des infractions à l’accueil de mineurs étrangers laissés dehors, en danger est assumée par l’Etat, dans la région de Calais, et surtout de Nice !. Pour les information détaillées

https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/l-agriculteur-cedric-herrou-recueille-deux-jeunes-migrants-isoles-retrouves-transis-de-froid-a-la-frontiere-italienne-2393095.html

https://www.facebook.com/CedricHerrou

etc. etc.  Les terminologies et leurs changement sont une véritable tactique de communication que nos sociétés mettent en avant pour noyer le rapport à la réalité concrète des citoyens.

Des « actionnaires »? quel joli mot pour désigner des gens qui ne travaillent pas en fonction de ce que leur dividendes représentent..

Des « partenaires sociaux  » au lieu de syndicats de salariés

Des « élus locaux  » pour désigner si souvent des gens si peu élus qui se reproduisent entre eux bien souvent. ET plus ils sont loin des citoyens plus on rajoute des formules comme « ancré dans le territoire », « les mains dans le cambouis » etc. On file la métaphore, on repeint la réalité. Le maire d’une commune de cent habitant, on ne le nomme pas : il est là pour perpétuer l’illusion démocratique locale et permettre à à des légions de devenus ronds de cuir de pantoufler et de tirer profits des multiples épaisseurs des strates des bureaucraties diverses (syndicats, locaux, « de pays », Sivom, comités théodules etc… »

Le langage signe les rapports sociaux et les camoufle. Les femmes de ménage sont devenues « techniciennes de surface ». L’actualité du Covid a fourni une création langagière magnifique et variant : »les premiers de cordée, ceux du front, les invisibles, les essentiels », etc. Cela camoufle mal certaines réalités moins reluisantes et la destruction de secteurs entiers de la santé et de l’administration des risques en France. On se paye de mots et ceux-ci sont prolixes et se répandent aussi bien que le virus. Les opposants deviennent des anti-X ou Z, des gens sont « raisonnables », « pragmatiques » et d’autres dans la « critique » ou le « délire conspirationniste », la liste est longue.

Parfois dans un village, des habitants décorent une vitrine de magasin fermé depuis longtemps (pas  « commercialement rentable »…) en installant des pères Noëls et des guirlandes, et parfois même un mur de cartons et de fenêtres en guise de calendrier de l’Avent géant. Chaque fenêtre décorée, numérotée est ouverte chaque jour. un joli travail.

Un des mots clés de nos vies, (espoir, amitié, confiance, joie, etc…) est inscrit , bien lisible

en revenant de la boulangerie, on se prête au jeu de découvrir le mot du jour. .

Toutes les fenêtres sont ouvertes. en ce 2 janvier 2022.

Manquent quelques mots bizarrement absents :

Liberté, Egalité, Solidarité, Fraternité…

Mais je pense qu’il s’agit d’un hasard malencontreux. Forcément, une espèce de faute de frappe !

Le diable est si malin ! Malgré nous il déforme les mots, les sens et en planque même à la cave. Ces mots qui n’ont pas la cote ! ?

 

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